Bebly, le trio électrique qui exhale l’humanité et la sincérité – Entrevue avec Benjamin Blin

Sur la photo : Benjamin Blin, chanteur et guitariste du groupe Bebly – © Laura Barbaray

« Rencontrer des gens, prendre du plaisir, jouer de la musique ». Ces mots pourraient être le leitmotiv de Benjamin Blin, le chanteur et le guitariste du trio Bebly.

Autour d’un café, à l’occasion de la sortie du nouvel EP du groupe en novembre prochain, intitulé Déconne, j’ai rencontré Benjamin, qui m’a fait part de son projet, de son univers musical et de ce que Bebly signifie pour lui.

Quand les mots s’accrochent à nous

Bebly, une petite bande de trois amis originaires de Maurepas dans les Yvelines, s’est formé en 2008. « A l’époque, j’avais un autre groupe, qui s’appelait ‘Histoire de…’. Et puis, j’ai voulu monter un projet solo. J’ai rencontré Guillaume (basse) et Fabien (batterie) avec qui j’ai fondé ce groupe. On avance à notre rythme », m’explique Benjamin. Depuis 2009, Bebly a déjà enregistré trois LP (L’autre, il s’égare ; Le Bonhomme ; L’intervalle) et deux EP (La Passerelle ; Déconne). Ils ont également fait la première partie du concert du groupe Eiffel en 2013 (artistes très chers à mon cœur…).

Une guitare à la sonorité électrique, un tempo énergique, une voix aux effets éraillés d’un mégaphone… Les années 1990 vibrent et résonnent comme un écho dans les différents titres de Bebly. On entend au loin Miossec ou encore Louise Attaque. « Tous ces artistes ont décomplexé ma façon d’écrire. Ils m’ont donné l’impression que n’importe qui pouvait composer un texte ».

Alors, Benjamin se tourne vers l’écriture réaliste, simple, spontanée, parfois mélancolique. Avec une grande pudeur, le chanteur et guitariste souhaite retranscrire des émotions à des périodes de sa vie. « C’est un espace libre dans ma vie, je ne me mets pas de contraintes. J’ouvre des tiroirs. Une simple rime enclenche le processus d’écriture. Je m’approprie les textes, mais d’autres peuvent s’identifier. Je voudrais en quelque sorte retranscrire des sentiments qui rattrapent une pensée collective », me dit-il avec enthousiasme. Dénués d’artifices, les mots sont là, naturels, sincères, et ils nous touchent.

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Fabien, Benjamin et Guillaume – © Davina Muller

Un trio d’artistes enthousiastes

Benjamin et Guillaume sont autodidactes, Fabien est batteur diplômé. « On a tous des boulots à côté », me confie Benjamin. « On fait tout tout seul, de la compo à la production. On n’a pas d’agent, on envoie des disques, on envoie des mails, on passe des coups de téléphone. C’est du home-made total, mais j’adore ça ! ».

Bebly, c’est un groupe qui aime avant tout se faire plaisir. Après une semaine de travail, le trio se retrouve pour répéter. « Tous les morceaux partent d’une guitare sèche avec une voix. Généralement, on a des idées à moitié définies. On travaille le chant, le rythme, le tempo. On répète qu’une seule fois par semaine, alors les titres s’élaborent rapidement dans un temps relativement court, mais je trouve qu’on est plutôt efficace ». Et c’est une bouffée d’air frais pour les trois amis.

L’aventure Bebly est incroyablement humaine. Le home-made à la Bebly, pour reprendre les termes de Benjamin, c’est aussi faire des rencontres, discuter des projets des uns et des autres, découvrir des lieux, grâce à la musique. « C’est tout ce que je recherche », m’avoue le chanteur. « Bebly, c’est mon projet principal. Pour Guillaume et Fabien c’est un peu leur projet satellite, mais ils prennent du plaisir, alors pour moi c’est gagné ! ».

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Ouverture d’Eiffel, 2013 – la Clef, Saint Germain en Laye – © Julien Prevel

Déconne, un EP qui leur ressemble

En novembre prochain sortira le nouvel EP de Bebly, dont on peut déjà découvrir le premier extrait éponyme sur YouTube ou Deezer. Déconne a été enregistré de façon spontanée et imprévue. Le groupe n’avait pas envisager un enregistrement pour cette année. Quand Benjamin reprend contact avec l’ingénieur du son de Damien Saez, Sylvain Carpentier, « rien n’était réellement prêt », m’explique-t-il. Coup de théâtre. Sylvain leur propose d’aller enregistrer au Black Box, un studio mythique à Angers. « C’est un studio qui me fait toujours rêver depuis que je suis gosse. C’est là où ont été enregistrés The Kills, Deportivo ou encore The Last Shadow Puppets », s’exclame le chanteur. « Trois jours au Black Box : une expérience de fou ! On s’est fait prendre au dépourvu, alors on a bossé très vite. Ca restera un super souvenir pour nous ». Encore du home-made à la Bebly !

A l’écoute de l’EP, on retrouve l’énergie électrique du trio sur le titre « Dévalise » par exemple et le timbre mélancolique des paroles, toujours simples et naturelles, avec le morceau « Un Fantôme ». On déconnecte, on lâche prise, on se laisse porter par l’univers de Bebly. Benjamin, Guillaume et Fabien nous font percevoir ces petits riens de la vie, ces instants du quotidien qui nous échappent, par le seul pouvoir de la musique.

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Enregistrement au Studio Black Box – © Davina Muller

Bebly a quelques projets en tête. Le 10 novembre 2017, le groupe jouera au Scarabée à La Verrière (Yvelines) avec Archimède à l’occasion d’un festival au profit des victimes du terrorisme. De plus, le trio envisage de réaliser un clip en collaboration avec un autre groupe, mais les informations sont tenues secrètes pour le moment. Un joli programme pour nos trois artistes !

Retrouvez Bebly sur YouTube, Facebook, Twitter et Instagram.

Laura Barbaray.

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